Bon ! J’ai des idées, j’ai débroussaillé et trouvé le projet qui semble me convenir… mais ai-je-fait le bon choix ?
Pour le savoir, il faut passer à la troisième étape : faire valider son projet par des gens qui savent ! C’est facile à dire mais il n’est pas toujours évident de parler de son idée à peine sortie de l’œuf.
Plusieurs raisons à cela :
- J’ai déjà eu du mal à la trouver cette satanée idée alors je ne vais pas la livrer comme ça au premier venu !
- J’ai vraiment envie de me lancer donc je ne suis pas prêt à m’entendre dire que mon idée n’est pas bonne et qu’il faut que je revoie ma copie.
- Et si mon idée était vraiment bonne et qu’on me le dise, je vais être obligé de me lancer (Suis-je prêts à cela ? Comment vais je faire ? Dans quel état j’ère?) !
- Et puis si ces raisons ne suffisent pas, j’en trouverai bien d’autres …
Je vous livre mon parcours et cela vous conviendra peut-être… ou vous aurez d’autres idées à faire partager à nos amis lecteurs et voudrez intervenir (n’hésitez surtout pas…).
Dans un premier temps j’ai commencé à en parler à mes proches. Si vous être en couple, votre conjoint est votre meilleur allié. Si celui-ci n’est pas convaincu, il est illusoire de vouloir aller plus loin dans le projet et s’entendre dire chaque soir qu’on y arrivera pas (J’appelle ça la méthode anti-Coué, à force de négativer, on réussit à échouer …). Vous trouvez peut-être bizarre de trouver votre conjoint dans « Valider le projet avec des pros » mais détrompez vous, c’est un.une professionnel.le de votre personnalité et il.elle saura vous décourager si vous souhaitez vous lancer sur une voie qui ne vous conviendra pas du tout.
Une fois cette étape primordiale franchie, j’ai contacté la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Bordeaux afin de connaître les processus d’accompagnements mis en place pour aider les « jeunes » créateurs (oui je mets des guillemets à « jeunes » car il faut entendre non-expérimenté dans la création d’entreprise et non jeune en age). C’est étonnant toutes les possibilités qui vous seront offertes !
J’ai d’abord participé à la demi-journée d’information sur la création d’entreprise.
Cela permet des premiers éclaircissements sur cette « montagne » de choses à faire mais dont on ignore tout…
Ensuite, j’ai suivi les après-midi de la création qui apportent beaucoup de précision sur les aspects juridiques, l’étude de marché etc…
Pour ceux qui hésitent à se lancer en auto-entrepreneur ou qui voudraient savoir ce que c’est, il existe les matinées de l’auto-entrepreneur (que je n’ai pas suivi car je savais déjà que je créerai sous forme d’une société).
Et enfin il existe des présentations spécifiques à la reprise d’entreprise (et oui pourquoi pas…c’est peut-être votre projet).
Toutes ces informations ne vous dispensent pas de découvrir ce qui se fait au niveau littérature. Pour ma part, me considérant newbie, j’ai d’abord attaqué par un bouquin de ma série favorite : « Créer sa boîte pour les Nuls ». Ensuite j’ai dévoré l’excellent « Concevoir et lancer un projet : De l’idée au succès ». Même avec un passé d’autodidacte dans mon domaine, il y a des secteurs sur lesquels je ne me sentais vraiment pas à l’aise (le juridique d’entreprise par exemple).
Lors de ces mini-séminaires d’informations, j’ai découvert une formation dédiée à la création : l’institut pour entreprendre. Au programme :
- Accompagnement personnalisé (merci Philippe pour le temps que tu m’as consacré !) et individuel.
- Cours diversifiés en compta, gestion, stratégie commerciale, droit des affaires, relation avec les banques,… Je ne croyais pas pouvoir aimer un jour le droit mais je vous jure que c’est possible, même pour un scientifique de formation comme moi.
- Préparation du business plan (ou plan d’affaire en français). J’étais sceptique sur cette partie car je ne pense pas faire appel au financement bancaire au démarrage mais j’ai changé d’avis : il faut faire son business plan très sérieusement pour soi ! C’est un formidable support pour le projet et indispensable à toutes discussions avec vos futurs partenaires.
- Stage d’une semaine en entreprise en rapport avec une partie du projet (moi j’ai choisi un stage dans un centre de formation, merci Dominique pour m’avoir si bien reçu)
- Présentation du plan d’affaire et des chiffres devant un jury de professionnels (banquiers, experts comptables, …)
C’est vrai je n’ai pas parlé du coût… et bien en fait cela m’a coûté la modique somme de 500 euros payés en trois fois et 10% par mois de mon salaire ! Incroyable non ? Comment j’ai fait ? Suivez le guide :
- J’ai d’abord contacté le Fongecif Aquitaine (il y en a un dans chaque région, rassurez vous)
- J’ai suivi le parcours proposé afin d’atteindre le but ultime : trouvez une formation adéquate à mon projet (bon je l’avais déjà choisie mais il vaut mieux suivre le processus complet afin d’avoir de précieux points supplémentaires comptant pour la mise en concurrence des dossiers).
- J’ai fait un parcours du combattant : demande de dossier au Fongecif, demande d’autorisation d’absence auprès de mon employeur (qui l’a accepté sans problème comme quoi il y a toujours de l’espoir !), dépôt du dossier auprès du centre de formation, dépôt du dossier au Fongecif avec tous les justificatifs demandés…
- Premier dossier refusé en commission avec la mention : enveloppe épuisée (je vous conseille donc, pour une formation courte comme celle-ci, d’éviter les commissions de début d’année scolaire car le budget alloué est plus important mais le nombre de dossiers déposés aussi. Dans mon cas : 5 millions d’euros de budget pour 18 millions d’euros de demandes !).
- Et re-bellote, deuxième dossier pour la formation suivante (4 mois dans mon cas) accepté.
Le résultat : une formation dispensée par des pros, avec mon salaire payé à 90% et 90% de la formation payée (se sera peut-être 100% dans votre cas).
Je me suis vraiment régalé et j’ai profité de chaque cours. J’ai rencontré des gens formidables avec qui je suis toujours en contact aujourd’hui. Nous avions tous en commun la volonté de créer quelque chose mais aussi de le faire bien.
Aujourd’hui mon business plan évolue encore mais sans cette excellente base de départ je ne sais pas où j’en serai aujourd’hui…
Ne négligez donc aucune possibilité, notre beau pays regorge d’aides insoupçonnées pour mener à bien votre projet !
Il y a eu quelques “updates” depuis cette époque… Avec le recul, je ne passerai plus par la phase “Business Plan”. En effet, à moins que vous ayez besoin d’aller chercher du financement (ce n’était pas mon cas) alors c’est presque du temps perdu… Je n’ai jamais eu de prévisions correctes et je ne fais plus aujourd’hui ce que je voulais faire hier… Concentrez vous sur votre produit ou service, à son packaging, à votre message et, au sommet des choses importantes, cherchez votre premier client. L’appui des proches, notamment du conjoint, est important. Le revenu de départ n’est en général pas au rdv donc il faut se serrer les coudes. Je n’ai pas eu cette chance. Les aides ont certainement évolué aujourd’hui donc renseignez vous. La loi “démission macron” permet de démissionner pour mener un projet de création d’entreprise mais il faut monter plusieurs gros dossier donc business plan obligatoire dans ce cas (prenez le comme un exercice mais sachez qu’il est faux par nature).